jeudi 24 mars 2011

des nouvelles de Pierre-Yves Oudeyer

http://www.categorynet.com/communiques-de-presse/sciences/acroban,-le-premier-robot-humano%C3%AFde-que-l%27on-peut-prendre-par-la-main.-20110309152556/

samedi 19 mars 2011

"Les jeux de l'amour et du hasard"

Une histoire d'amour, lorsqu'elle démarre, se vit sur le mode de la magie et de l'enchantement. On aimerait croire qu'elle est toujours unique et mystérieuse. Pourtant à y regarder de plus près, l'amour comme la plupart des sentiments, a aussi ses lois, ses règles du jeu: hasard? Stratégie?

Pour Florence Enhuel, professeur de philosophie et psychotérapeute, l'amour est une affaire légère, un amusement jusqu'au moment où le jeu peut faire basculer dans le sérieux, dans du drame.Un attachement peut arriver à tout moment et cela c'est le hasard. Car l'amour nous prend dans ce qu'on a de plus fragile: l'attente de l'autre relève de la construction de l'un/de l'autre.Dès lors l'amour n'est plus un jeu car on ne joue pas avec les gens et on prend des risques (jusqu'au sacrifice de l'un/de l'autre?).

Aujourd'hui, ces risques seraient plus calculés car l'amour "moderne" semble plus lége: l'Internet, les textos, les mails puis le téléphone...utilisation en crescendo: les rencontres sur le net puis on passe très vite au texto puis très vite au mail puis très vite au téléphone puis très vite on se rencontre.Ces outils font naître des amours plus "raisonnables" qui aident à supporter le quotidien, les contraintes sociales au même titre que n'importe quel autre loisir.Une relation commence vite et finit tout aussi vite.Les partenaires de jeu de cet amour "moderne" partagent un plaisir et s'interdisent de faire des projets.Le jeu de l'amour est dangereux,cruel car il semble qu'il y est toujours un perdant/un gagnant.L'amour "moderne" semble avoir résolu cette question.A ce jeu là,on ne risque pas l'essentiel: sa liberté et ni même sa responsabilité.

Et si Florence Enhuel avait raison? Et si ce n'était pas l'amour le plus important, si c'était le cheminement de soi, le rapport de soi à soi?
Certes de tout temps,on cherche l'amour parce qu'on n'est pas capable de vivre sans dépendance affective. Et si on se trompait sur la manière d'y arriver? Pour Florence Ehnuel,il ne faut pas mettre tout sur l'autre,pour garder une liberté; aimer,ce n'est pas être dans le manque de l'autre.Le jeu de l'amour doit être un équilibre.
Un bon amour doit être un bon jeu,attrayant,où chacun y trouve du plaisir,un jeu qui pousse à sortir des choses de soi qu'on ne soupçonne pas,un jeu qui force à acquérir quelque chose de nouveau.Il doit être "énergétigène" et non "énergétivore".

Et si le jeu de l'amour était bien un jeu de hasard et cependant un jeu de construction dont les fondations seraient en constante rénovation?

Sylvie Lacoste

Article publié dans le cadre du Cycle 2011 des Conférences du Centre culturel du Hâ 32, février 2011